Critical race theory

La critical race theory (littéralement « théorie critique de la race ») est un courant de recherche et un cadre de lecture axé sur l'application de la théorie critique[1],[2],[3] aux relations entre la race, la loi, et le pouvoir[2],[3]. Elle est née d’une rencontre entre le champ de la réflexion universitaire et l’action pour les droits humains[4].

Elle interprète la notion de race comme construction socio-juridique et socio-politique, ce qui en fait un courant constructiviste, et critique notamment l’égalitarisme ignorant la couleur (en anglais « colorblind » - daltonisme racial en français), qui soutient que pour réaliser la justice sociale, il faudrait ne tenir aucun compte des distinctions raciales[5]. Ainsi, les théories critiques de la race opèrent un déplacement de l’attention prêtée aux préjugés et attitudes intentionnellement racistes, vers des processus sociaux considérés comme créateurs d’un racisme inscrit dans les relations et pratiques sociales, qui dépasseraient les volontés individuelles[4].

Les universitaires travaillant dans ce courant s'accordent sur deux choses : premièrement, le suprémacisme blanc et le pouvoir « racial » se maintiendraient à travers le temps, en partie grâce aux lois mises en place ; deuxièmement, les disciples de la critical race theory auraient montré qu'il était possible de changer les relations entre la loi et le pouvoir dit « racial » et, plus généralement, de poursuivre un projet d'émancipation « raciale »[6].

  1. (en) « critical race theory - Basic tenets of critical race theory | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  2. a et b (en) Tara J. Yosso, « Whose culture has capital? A critical race theory discussion of community cultural wealth », Race Ethnicity and Education, vol. 8, no 1,‎ , p. 69–91 (DOI 10.1080/1361332052000341006, lire en ligne [PDF]).
  3. a et b (en) Lewis Gordon, « A Short History of the 'Critical' in Critical Race Theory », Newsletter on Philosophy and the Black Experience, American Philosophical Association, vol. 98, no 2,‎ , p. 23–26 (lire en ligne).
  4. a et b Denise Efionayi-Mäder, Didier Ruedin, Mélanie-Evely Pétrémont, Noémi Michel et Rohit Jain, Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population (SFM), Université de Neuchâtel, « Etat des lieux du racisme anti-Noir·e en Suisse », SFM Studies, no 67f,‎ , p. 7 (ISBN 978-2-940379-62-0, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. Magali Bessone, « Quelle place pour la critique dans les théories critiques de la race ? », Revue philosophique de la France et de l'étranger, no 142,‎ , p. 359-376 (DOI 10.3917/rphi.173.0359, lire en ligne).
  6. (en) Kimberlé Crenshaw (dir.), Neil Gotanda (dir.), Gary Peller (dir.) et Kendall Thomas (dir.), Critical Race Theory : Key Writings That Formed the Movement, New York, New Press, , 494 p. (ISBN 1-56584-226-X), « Introduction ».

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